Tombeau pour Palerme

de Laurent Gaudé

tombeau palerme photo v1

Thomas BELLORINI, Mise en scène

François PERACHE, jeu

Johanne MATHALY, violoncelle

Hélène CHEVALLIER, collaboration artistique

Tom LEFORT, création lumières

 

Compagnie GABBIANO

Tombeau pour Palerme est le dernier récit du recueil de nouvelles de Laurent Gaudé Les Oliviers du Négus, écrites entre 2006 et 2011. Il s’agit d’une lettre fictive de Paolo Borsellino, juge antimafia sicilien assassiné en 1992, à son ami, son « frère » Giovanni Falcone, lui aussi juge antimafia sicilien et assassiné quelques mois plus tôt. Deux hommes ayant donné leur vie pour protéger leur terre, la Sicile, de la corruption, de l’injustice et du crime.
Laurent Gaudé nous fait revivre les derniers instants du juge Borsellino, sa dernière marche et sa fuite avortée à travers les rues de Palerme, son ultime déchirement pour la Sicile, cette mère violente dont il ne sait plus au bout du compte qui des justiciers ou des malfrats sont les fils légitimes.
Ce texte s’est tout de suite inscrit dans ma recherche d’un théâtre musical et ce, dès son titre, qui l’inscrit dans la tradition de la musique. Le « tombeau » est en effet un hommage musical composé pour une personnalité importante ou un ami, un frère (mort ou vivant). Ici, l’hommage est double puisqu’il s’agit à la fois de l’hommage rendu par l’auteur, Laurent Gaudé, à ces deux hommes, mais aussi celui de Borsellino à Falcone.
C’est là que réside pour moi la force théâtrale de ce texte, qui tire du genre épistolaire la force et la franchise de l’adresse. Cette « lettre » qui nous semble parvenir de l’au-delà permet à Laurent Gaudé de retracer le récit de la mort de ces deux personnages à travers une parole qui n’est pas clinique, mais vécue, sentie, poétique, et qui est une ligne directrice parfaite dans la construction d’une œuvre musicale, d’un tombeau que nous adressons à Paolo Borsellino et Giovanni Falcone.
Ces problématiques résonnent intimement en moi et font écho au travail entamé avec Le dernier Voyage de Sindbad de Erri de Luca et Femme non rééducable de Stefano Massini, celui d’une recherche d’un théâtre musical qui affronte et questionne l’histoire contemporaine en se posant comme passeur d’histoires et de paroles, et qui travaille à éclairer notre histoire collective afin de ne pas laisser de zone d’ombre sur le regard que nous portons sur le monde et dans notre mémoire.
Thomas Bellorini

Presse

“Thomas Bellorini ne quitte pas le fil d’un théâtre politique, en prise avec notre monde. Mais il en fait des objets d’art, touchants, qui s’impriment profondément dans les consciences et les cœurs.” Armelle Héliot

 

"Thomas Bellorini, musicien, a fait de cette nouvelle, un « tombeau», un genre musical en vogue pendant la période baroque (…) Il s’agit généralement d’une pièce monumentale, de rythme lent et de caractère méditatif, non dénué parfois de fantaisie et audace harmonique ou rythmique." Théâtre du Blog

 

"Nous voici immergés dans l’histoire âpre et violente, passionnante autant qu’inquiétante de l’Italie. Mais sans coup de force, car la tragédie arrive aux spectateurs à travers une voix fraternelle et poétique, celle du juge Borsellino qui s’adresse au juge Falcone assassiné, à la façon d’une lettre d’adieu, comme un hommage posthume." Culture Tops

 

"Un beau spectacle (...) formidablement interprété." A2S Paris